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Souris des villes et Rat des champs

Derniers commentaires
27 mars 2013

Finalement j'ai du mal...

 

 

...malgré  vos gentils messages dans les comms, en privé ou de visu, je n'arrive pas à trouver le temps d´écrire ici. Peut-être être suis-je un  poil dubitative quant à la nécessité d´ecrire sur le web...

D'ailleurs aujourd'hui, j'avais une réunion au sommet au bureau pour re-définir une stratégie web pour le bel endroit pour lequel je travaille et le constat est sans appel : en 3-4 ans, l'écrit sur le web s'est réduit comme peau de chagrin.

Pour une amoureuse des lettres comme moi il est difficile d'entendre que désormais "un titre, un chapo*, une photo, ça suffit !". Ah...bon, donc les nombreux "lire la suite" que l'on voit dans les newsletter et sur les pages d'accueil en fait tout le monde s'en fout ? Ben oui ! À en croire les outils de statistiques dont je dispose et le temps passé sur de (plus en plus) nombreux supports et médias, effectivement , plus personne ne lit la suite ! 

Et si c'était ça le problème aujourd'hui ?

On s'engueule sur Facebook pour ou contre le mariage pour tous après publication du chapo d'un article somme toute assez pondéré ? Fallait lire la suite !

Chouchou l'ado a eu 05/20 en rédaction pour cause de hors sujet ? Il ne l'a pas lu jusqu'au bout : fallait lire la suite !

On a le président de la République le plus impopulaire de la décade ? Personne n´avoue avoir voté pour lui ? On connaissait pas tout son programme ! Fallait lire la suite !

Mari chéri a envie de  buter un renne, la caissière Ikéa, le meuble Aspelund (ouais, ouais, il existe !) et avec eux toute la Suède car il s'est gouré et la porte s'ouvre à l'intérieur ? Fallait pas faire son malin en survolant la notice...fallait lire la suite !

Mais bon, moi la première, je peux m'inscrire aux Ipado-dépendants anonymes et avouer publiquement que depuis que cette merveilleuse tablette est entrée dans ma vie : je ne lis plus la suiiiiiite ! De 3-4 livres hebdomadaires je suis passée à 3-4 mensuels car il est tellement plus simple de consommer du condensé, du visuel, du Pinterest ou de l'Instagrammo-Facebook que des belles et bonnes phrases qui peuvent s'étirer  sur plusieurs pages juste pour la beauté d'une description.

Allez, zou, grâce à vous, promis, je me remets à lire et écrire la suite !!

 

 

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*le chapo, qui, oui, s'écrit bien ainsi, est la pauvre phrase qui suit un titre et en guère plus de 140 signes (merci Twitter !) résume l'article/le postmal théorie du siècle qui suit...

 

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10 février 2013

La blogo...quelle blogo ?!?

 

imageTrois  ans après, un bébé en plus, un boulot captivant, le sentiment de courir en permance derrière du temps(pas)  disponible, de nouveaux tocs techno-socio-gadgeto-communicants...et je suis quand même là à me demander si je ne vais pas reprendre le fil de ce blog !! 

Je ne couds toujours pas, ne tricote pas, ne crochète pas, ne fait pas mon pain ni mes yaourts, ne suis ni graphiste ni artiste ni fashion victime ni shoppeuse compulsive de mode enfantine (ou plutôt un peu tout ça mais en dilettante)  : la vraie question est "Y-a-t-il une place sur la blogo pour l'écriture pour l'amour des mots, les tranches de vie pour le plaisir de communiquer un peu de joie de vivre et pour les bonnes adresses qu'on veut partager sans poser de diktats " ? J'ai le sentiment que mon regain d'appétit blogues que est aussi opportun que proposer des lasagnes Findus à une tablée de jockeys... (OK, je sors...)

Depuis mon dernier billet, de nombreux blogs ont fermé, des talents ont éclos et en se professionnalisant ont quitté ou délaissé la blogo, d'autres modes d'expression plus rapides, plus visuels, plus mobiles  sont apparus et les blogo-copines ont beaucoup migré vers Instagram, Twitter, Pinterest....je suis perplexe ....j'ai le stylo ou plutôt l'Ipad qui me chatouille (ouaip, moi aussi je me suis appleifiée) mais qui me lira, pour y trouver quoi et quelle énergie faut- il maintenant dépenser pour être lue, vue ?

Donnez moi votre opinion sur le sujet, partagez, exprimez vous : ça m'aidera dans ma procrastination nocturne...

 

 

14 mai 2010

L'amour de l'art

L'expression  n'aura jamais si bien porté son nom...car il s'agit d'un petit post totalement gratuit puisque mon oncle, cet artiste légèrement misanthrope, ne vend pas ses oeuvres ni le les donne  (ou tellement au compte-gouttes !), ne verra jamais ce post et que les photos se suffisent à elles-mêmes.

Réunion familiale dans une maison chère à tous ceux présents : je saisie mon appareil photo pour immortaliser la journée et mon oncle saisie son carnet...deux modes d'expression pour une même envie : garder en mémoire les lieux et les instants.

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1 avril 2010

J'ai la joue écrasée sur...

...ça :

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Oui, normalement je parle plutôt des lectures que j'aime mais, une fois n'est pas coutume, je vais parler d'un bouquin que je viens de fermer définitivement après m'être endormie dessus trois soirs de suite. Pas bon signe...(pardon Caro, promis, je prendrai des pincettes pour te le rendre au café-bouquins...)

Perso, je n'y ai vu qu'une lamentation égocentrique, absurde et boursouflée...mais il parait que c'est le  témoignage d'une passion  vécue par l'auteur au brushing incroyable et amoureuse d'un célèbre réalisateur défunt...

"Journal Intime", roman de Nathalie Rheims.

Par contre, je ne me suis pas endormie sur "Couleur du temps", de Françoise Chandernagor, un bref roman palpitant contant la quète, par un peintre fictif du XVIIIème, de la fameuse couleur du temps et par là-même de la célébrité au détriment de sa vie et de sa famille. Facile à lire et "joli" comme les portraits un peu maniérés de cette époque : on évolue en plein Nattier...

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Enfin, piqué dans la bibliothèque des Mulots, offert par Souris Sourire, cet époustouflant livre de photos d'ours que Rat des Champs et moi avons feuilleté tête contre tête sur l'oreiller (si c'est pas XIXème bourgeois cul-cul ça...)  . Aucun mot ne saurait rendre justice au travail de Jill Greenberg. Cette photographe étonnante a conçu le projet de photographier les animaux après avoir été vivement critiquée pour une exposition présentant des enfants en pleurs (et qu'on la soupçonne donc d'avoir torturés pour obtenir ces clichés). Et dans ce livre, on découvre des portraits incroyables d'ours qu'on pense naturalisés ou retouchés tant ces portrait saisissent des expressions inouïes et des pelages qui semblent synthétiques. Je ne résiste pas à vous en montrer un.

"Portrait d'ours" de Jill Greenberg

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Bonne lecture !

23 décembre 2009

Merci !

J'ai un retard qui n'est même plus quantifiable en matière de réponses aux messages...alors je propose (supplie ?) un moratoire pour mon inqualifiable attitude pour 2009...et la promesse que 2010 me verra répondre sans une omission !

En attendant, mille mercis et tous mes voeux à vous tous (oui, il y a quelques hommes !) qui êtes venus me rendre visite cette année :

Laurence, MAMIE M,  mon Alex, Sandra, Madame Poulpy, ISABELLE, Karen Dé à Coudre, Ecclesiola Rozelli, Zélie, MA FRED, Myriam, Anne, CLAIRE-ALINE, Math, Mimi, ANNE, Claire Soleil, Fred la Fée, FreD la libraire, Madame Zic, Sophie, Clairon, GUILLEMETTE, MAMINA, Gisèle, Monsieur Ex, OVAR, Emmanuelle, DIANE, Anne-So, Urban Broc, SYLVIE.L, Solenne, MARIA-JEANNE, Manou, Victorinette's mum, Florence, Bunny A, Astrid-Marie, ben...Aurélie (à qui j'envoie pas mal de re-directions !), Mélou, la maman de Sixtine, AUDE, Madame Ciboulette !, Françoise, MADAME KUT, Ségolène,  Croix d'enfants, Hélène, VERONIQUE, Virginie, NOËLLE, Paysan Heureux, Armelle, FRAMBOISE,  CAPO, SO, Ze Czarine, Sylvia, LINETTE, Laure, AMELIE DE TAHITI, Isabelle, Constance la Duflette, Maxence, La Belette, PIMPRENELLE, Marie, MANEE !, Estelle, Poupette, Amandine la Lutine,  Katell,   CMOUACroix de Provence, Polinette, Cherry Addict, Eugénie, LA RIMULE, Séverine, Du coeur à l'ouvrage, Suzy, STEPHANIE LA MARIEE,  Freduche,  Cécile, Quitterie, Cannelle, Les Roussettes, ANNE SIGRID, MB Mum, Philomène, et toutes celles qui ne laissent pas de comms !

Parceque nous sommes toutes "GOLDEN" !

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16 décembre 2009

Meriem & Gabriel

Ils tirent la langue d'un air appliqué, collent leurs gommettes avec soin en les associant par couleurs ou par formes, en en soulignant le contour au feutre.

De temps en temps, ils se tournent vers moi et d'un geste et de quelques mots ils guettent une approbation, une félicitation. Nous rigolons pas mal et j'applaudis bien fort.

Nous faisons ça depuis une demi-heure : au début, Meriem a écarquillé les yeux devant mes boucles d'oreille en forme de sapin. Puis, en vraie fille, elle m'a montré ses barettes roses en forme d'étoiles. Gabriel posait sur moi un regard de velours sombre plutôt sérieux. Maintenant il me tire la manche sans façon pour que je l'aide à compléter  son dessin.

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Meriem et Gabriel ont 5 et 3 ans. Ils sont avec moi parceque leurs parents sont avec l'interprète qui permettra peut-être qu'ils repartent avec un colis alimentaire, une adresse, des manteaux pour les enfants qui sont arrivés en pull. Il faisait -5 °C ce matin...

Meriem & Gabriel jouent sur un coin de table autour de laquelle des personnes pleurent, attendent leur tour, surveillent leurs chiens restés dehors avant de retourner dans la rue. Nous sommes dans un lieu d'accueil du Secours Catholique, dix jours avant Noël et cette famille de chrétiens irakiens vient d'arriver en France. Ils ne parlent pas français, n'ont rien emporté avec eux et le seul mot que les enfants prononcent en français est "Merci" pour les dames qui les gavent de chocolat chaud, de gâteaux et de fruits déguisés.

Elles sont plusieurs, mamans et grands-mères, à avoir réalisé d'incroyables gâteaux, meringues, gauffres, truffes. Tout est poudré de sucre glace, posé sur des plat du dimanche, des bougies sont allumées. L'une d'elle console une mère de famille effondrée "d'en être arrivé là" selon ses mots. Une autre embrasse de bon coeur une dame kosovare qui annonce fièrement que son fils  prépare un bac S. Celle qui touille énergiquement le chocolat fait dans les rêgles de l'art invite les timides à entrer, les frigorifiés à se resservir et houspille gentiment ceux qui sont trop amers...

Les équipes du Secours Catholique ont besoin de nos dons, de notre aide : que ce soit par les collectes de nourriture, de jouets dans les écoles, de nos vieux vêtements, de notre temps si nous en disposons...

Alors, pour donner en ligne, c'est ici !

Parceque nos enfants vont être gâtés : tunique en Liberty maison, jouets chinés ou choisis avec amour, bons cadeaux ou objets de famille transmis par les grands-parents, I-truc ou dernier Astérix...ayons une petite pensée pour Meriem & Gabriel dont les visages se sont illuminés avec quelques gommettes et des sablés faits avec amour.

12 novembre 2009

Mon meilleur ami

Mon meilleur ami fait 2m04..

Ca n'est pas rien, ça prend de la place. Et en plus,  il est ce qu'on a coutume d'appeler  un homme imposant : pas gros;  pas vraiment mince non plus  mais une stature, une allure.

Il est tout à la fois d'un autre temps et d'une modernité énergique, qui bouscule tout.

Ila la stature et la race d'un de Gaulle, d'un Churchill. En plus chouette !

C'est mon meilleur ami.

Celui qui m'a tenu la main sans dire un mot quand ça il le fallait. Qui m'a emmené faire des courses de Noël un 23 décembre au Carrefour Auteuil quand j'étais déprimée. Celui qui prenait sa voiture pour m'emmener dormir à la campagne après des soirées trop arrosées. Qui me désignait en bougonnant un lit bateau à l'édredon sentant le moisi dans une chambre qu'il chauffait à mort et me secouait sans ménagement le lendemain matin en me parlant de croissants deux étages plus bas et de furets à nourrir.

Il a épousé une femme adorable, généreuse et douce. Qui a toujours compris notre drôle de lien, à mi-chemin entre l'amour fraternel et la complicité de carabins. Elle me traite comme une soeur, aime mes enfants comme une tante et m'a fait l'honneur de devenir une véritable amie : je peux téléphoner aux deux...ça ne trompe pas. Généralement, dans un couple, on n'appelle que celui "avec qui on est vraiment ami"....

Elle m'a appelée quand il a perdu le grand-père qui l'avait élevé : il ne l'aurait pas fait. Mais son regard dans l'église sur moi, toute froissée d'avoir traversé une bonne partie de  la France en train et bronzée de mes vacances interrompues,  valait tous les discours.

Quand Mulot N°1 est né, il calait ce bébé  de 4,5 kg dans une seule de ses mains et s'émerveillait.

Mon meilleur ami est d'une race qui porte titre, armes et tenue de chasse 3 pièces faite sur mesure...pour le grand-père. Il est aussi celui qui n'avait parfois nulle part où aller entre des parents absents, des grands-parents décalés, avec cheval et hôtel particulier mais pas toujours de quoi dîner ni d'endroit où rentrer dormir.

Alors on dédoublait le matelas et le sommier. Un en haut, un en bas. L'oreiller tiré au sort et ses chaussures hors d'âge sur le palier...on peut être dans le  Bottin et puer des pieds !

D'ailleurs, un jour, je  lui ai jeté ces chaussures. Dans une poubelle de centre commercial où, de guerre lasse, je lui avais remplacé. Il a mis longtemps à me pardonner. Mais comme de temps en temps je lui offrais aussi chemise, pull, caleçon sans rien jeter, il a passé l'éponge.

Et puis, un jour,  je n'ai plus eu de mari, ni de chateau, ni de quoi manger....

Et toujours sans un mot de plus, celui qui était devenu mari, père,  plus "installé", a fait ce qu'il pensait juste : il a appelé, a parlé d'argent que je n'avais qu'à demander, m'a emmené au bord de la mer avec mon Mulot N°1, a offert une blouse pour l'école et un sac à main que je regardais.

Toujours en bougonnant.

Puis je lui ai présenté mon Rat des Champs et il a acquiescé. L'a emmené chasser. "C'est bien"a-t-il une fois de plus bougonné.CQFD.

Alors il ne passera sans doute jamais par là mais, ce soir, j'écris enfin tout ce qui nous lie, la force que donne une amitié pareille quand elle est partagée et durable.

A toi, mon ami, merci.

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Mulot N°2 "entre les mains" de mon meilleur ami...

4 novembre 2009

Ca ne se voit pas...

...mais je suis une assez grosse lectrice : je dévore allégrement mes 3 à 4 bouquins par semaine. Pas tous du Proust ou du Kundera, mais après tout, leurs oeuvres n'y suffiraient pas.

Et je me rends compte que depuis le début de ce blog, pas une ligne sur mes lectures !

Pourtant, même si le blog est un miroir déformant qui ne montre que ce que l'on veut bien montrer (Ah, les blogo-children modèles et élégants qui, tels les gremlins,  se transforment une fois sortis de l'ordi, les photos déco élégantissimes d'intérieurs dont on connait les cuisines violemment années 80 placards moulurés lavande et jaune citron...et j'en passe...), j'ai été stupéfaite de constater le vide abyssal concernant ce sans quoi je ne sais pas vivre.

Rat des Champs est à chaque fois bouche-bée quand, à 5H00 du matin, après nos soirées les plus déchainées, je me mets à lire les quelques pages indispensables.

Et, comme le disait une prof de français de lycée fumeuse de Camel et revèche mais passionnante, : "toute lecture entraîne une écriture"...j'en déduis donc que ce blog est plus que tributaire de mes lectures...

Alors je vais tenter de vous faire partager  de temps en temps mes plaisirs du moment.

Sur ma table de chevet....

- "Une vie française" de Frédéric Beigbeder : et ben je suis toute fière d'avoir craqué pour le Renaudot "avant" ! Et c'est un joli récit, apaisé et qui donne un autre regard sur le dandy provoc' du Caca's Club. J'avais lu "99 francs" quand je bossais dans une des grandes agences décrites : nous nous le repassions en cherchant à y reconnaître l'un de nos directeurs associés ! Et j'avais souri en lisant sa BD, "Rester Normal"...mais tout ce bling est derrière moi et derrière nous tous. Et FB l'a bien compris.

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- "Faire rire, quel métier !" d'Aymar du Chatenet sur son beau-père jamais connu si ce n'est à travers  l'immense oeuvre qu'il nous a laissé, René Goscinny. Et pour faire bonne mesure, j'ai relu l'intégrale du "Petit Nicolas" et l'album des 50 ans d'Astérix et Obélix (bof..) offert à Mulot N°2. Mais ce petit livre de la collection "Découvertes Gallimard" genre "Que sais-je" moderne m'a fait pousser des "Nan ! C'est lui aussi ??" tant j'ai découvert le nombre de collaborations et de créations de Goscinny. Et, plaisir de coller au thème, avec le même Mulot et mon filleul du même âge, nous avons découvert avec amusement les installations astérixophiles aux quatre coins de Paris !

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- "Snob Society" de Francis Dorléans...alors là, je suis plus circonspecte...j'ai commandé ce live chez Fred la libraire car une interview radio de l'auteur m'avait plu. Drôle, ironique, témoin d'un monde désuet (la société mondaine de 1930 aux années 70). A la livraison, la couverture est belle et élégante. Et, à le lire, je découvre qu'ils sont tous tarés, obsédés sexuels, grossiers, que les femmes sont des courtisanes uniquement préoccupées par des mariages avantageux, avec une sorte d'acharnement absolu sur Jackie Kennedy-Onassis...m'ouais...à vous de juger si le coeur vous en dit. Et ici vous trouverez une critique complètement opposée à la mienne !

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29 septembre 2009

Un jour ordinaire

"Môôôôman !!!" postillonne une bouche enfantine à 1 cm de mon visage.

"MÔÔÔÔMANNN !!! " insiste lourdement le propriétaire de la bouche qui, de surcroit, me colle un récipient froid à l'odeur d'orange sour le nez.

Ouh là, là, pour que son père m'envoie Mulot N°3 avec un jus d'orange matinal, il y a deux options : soit il est très tard, soit la journée est particulièrement importante....faire le point, relever les boucles rousses froissées et sourire pâteusement à mon mini-moi assez fier de lui et dont le verre de Tropicana tangue dangereusement...Tendre la main vers mon portable...9H30 ...m'ouais, rien d'affolant pour un dimanche...

Puis déboule une tornade de poils noirs surexcitée : Sakapusse ose franchir le seuil de la chambre en couinant de bonheur ?!?

Puis un Rat des Champs habillé de pied en cap, si beau sanglé dans son knickers en cuir gras...Oh Merde !! LE knickers !! Ca y est,  j'y suis : c'est l'ouverture !!

Ben oui, pour ceux qui suivent, c'était donc l'ouverture de la chasse ce dimanche dans notre campagne.

Cette année, rien d'exceptionnel : le copain qui étrenne, il n'y a pas d'autre mot, son nouveau chien "Fait pour la chasse et super obéissant" et qui passe la journée à s'égosiller dans son sifflet parceque la perle canine est partie visiter les villages alentours derrière un lièvre de passage ; les enfants qui ronchonnent en marchant dans des maïs plus hauts qu'eux ; celui qui passe à plat ventre trainé par un vieux labrador qui fait deux fois son poids et qui a retrouvé une nouvelle jeunesse derrière un corbeau insolent.

Rat des Champs qui aimerait bien que ses terres nous offrent quelque chose, qui ne voit rien voler pendant qu'un vieux coq faisan rusé lui passe sous le nez à pattes ; Grand-Père Rat des Champs qui décide qu'à son âge, la voiture c'est bien ; l'amie de la famille de la même génération qui glappit qu'elle va égorger son épicier qui lui a demandé si "on chassait toujours à son âge ??"...

"Triiiiiiiiiii, triiiiiiiiiiiiiiii!!!" fait le sifflet du maître du chien de l'année ; "j'ai soif, j'ai mal aux pieds" font les enfants ; "Au hangar, on peut prendre des patates ?" demandent les mères de famille avisées qui dépiautent des chataîgnes et glissent des mûres dans leur gibecière.

Bref, rien de nouveau, mais à l'heure du jeu de cartes au soleil, pieds nus dans la pelouse, je me dis que tous les ans j'aime autant ...

Fédération Nationale des Chasseurs : parceque c'est dommage de s'ignorer...

Armurerie Vouzelaud : maintenant pour les parisiens, le relais de chasse 234 rue du Faubourg Saint Honoré

Les produits Terre d'Eure & Loir : pour que nos amis citadins retrouvent nos produits du terroir en vente en ligne

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Le héros canin du jour, enfin aux pieds...les miens!  pendant que son maître siffle au loin....

10 mars 2009

Une journée avec le Marquis de Ca"Rat"Bas

Avec le Marquis de Ca"Rat"Bas,  antiquaire et néanmoins ami, nous avons, de temps en temps, quand les Mulots sont en vacances ou quand je ne travaille pas, le plaisir de passer toute une journée ensemble pendant laquelle je deviens son commissionnaire.  A dire vrai, je m'octroie ce titre fort sérieux pour une activité qui l'est un peu moins...je le suis partout toute une journée !

Nous commençons généralement par un chocolat à l'ancienne (mousseux, fort en chocolat et avec une pointe d'orange) pour moi et une noisette pour lui, autour d'une table de notre pâtissier préféré, vers 8H du matin, afin d'établir le plan de bataille...

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...encore que ce soit plutôt vers 9H30 à cause de sa paire de labradors fugueurs et voleurs de poules qui semblent sévir systématiquement les jours où nous avons rendez-vous. Le Marquis arrive alors essoufflé, exaspéré et la pochette en soie ébouriffée...une fois ajoutés à sa noisette 1 ou 2 croissants, tout en jurant qu'il se met au régime le lendemain, il rajuste sa veste en tweed d'un excellent faiseur et  m'explique alors les réjouissances du jour qui se ressemblent toujours plus ou moins. Mais pour une Souris de bureau comme moi, partir en goguette avec cet ami dans les ateliers du Faubourg Saint Antoine, à Drouot, chez les marchands parisiens  ou chez des particuliers livrer ou expertiser des beaux objets est un vrai plaisir !

Ce jour là, la journée commençait donc en retard et dans une voiture bondée puisque nous avions des chaises, un miroir, un tableau et divers objets en équilibre instable derrière nos sièges, dans le break poussiéreux, cabossé par des années de stationnement sauvage dans Paris,  le Marquis étant intimement persuadé que sa voiture a  tous les droits et la taille d'une Smart. A dire vrai, il s'agit en fait d'un honnète et massif break nordique, embaumant le chien mouillé et branché en permanence sur Radio Classique, aucune de ces qualités singulières ne lui attirant l'indulgence des contractuelles, qu'il regarde de toutes façons avec un oeil navré pour "leur immoooonde uniforme en polyester !"

Les ventes à Drouot commencent généralement à 14H et elles sont précédées d'expositions durant 2-3 jours et qui se terminent le matin de la vente vers 12H...vu notre horaire de départ, nous avons décidé de repousser à l'après-midi la tournée des artisans pour espérer faire le tour de toutes les expositions. Une fois n'est pas coutume, probablement par galanterie, mon ami décide de se garer au parking souterrain de la salle des ventes...Nous faisons donc un tour rapide mais consciencieux de toutes les salles et là, mon coeur s'emballe : une dame semble vider ses placards et l'une des ventes n'est composée que de bijoux Hermès, Poiray, Chanel et de sacs, chaussures et vêtements de créateurs...Comme nous ne sommes pas amis pour rien, nous repérons ensemble les bijoux qui pourront intéresser notre petite ville, n'hésitant pas à nommer même celle qui craquera sur tel collier ou telle bague.

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Je désigne de temps en temps au Marquis des bijoux et leur prix de vente idéal,  étant la reine de l'enchère sur ebay . Puis les commissionnaires de Drouot (d'authentiques ceux-là !) bourrus et gouailleurs savoyards,  nous fichent dehors sans ménagement : toutes les mamies à cabas, les brocs à catogans, les pères de famille maghrébins cherchant la bonne affaire, les dames chic en vison " qui s'y connaissent car elles ont fait une formation de l'Ecole du Louvre", les étudiants au look dandy torturés et les marchands reconnaissables à leurs atours de lord anglais ayant connus des jours meilleurs, tout ce petit monde reflue dans les coursives en marmonnant ou en notant des prix et des références sur des bouts de papier ou dans des petits cahiers pour les plus minutieux.

Dehors, après avoir salué en souriant des marchands goguenards qui se demandent qui est cette fille qui n'a visiblement pas l'air d'être une des leurs, l'un d'eux allant même jusqu'à demander "mais vous êtes qui en fait pour le Marquis ?!" (mon ami étant un célibataire endurci, une femme qui le suit toute une journée suscite bien des interrogations...) nous partons à la recherche d'un petit resto sympa, copieux, où nous ne déjeunerons pas au coude à coude avec des pros. Le Marquis et moi nous jurons de commencer nos régimes respectifs dès le lendemain...

En nous éloignant d'une rue ou deux, nous trouvons un charmant restau italien avec un patron à l'accent authentique et des pizzas à la mozzarella fumée et bresaola à tomber par terre de nos poufs tendance ! Mais après notre déjeuner, où ni le verre de Valpolicella ni le tirasimusi crémeux à souhait n'ont été oubliés, aucun risque de chute...nous sommes lourdement campés sur nos sièges...

Un passage éclair par la boutique fermée et bordélique d'un marchand de tableaux, absent et ne répondant pas au numéro de portable indiqué sur sa porte...rien que de très classique...

Petite parenthèse : comme mon Rat des Champs, être délicieux s'il en est, je le précise, mais véritable paysan qui bougonne à longueur de temps, certains  marchands, antiquaires, brocanteurs ou restaurateurs, se plaignent toute la sainte journée...des prix de vente trop bas, des prix d'achat trop hauts, des "manouches qui salopent le métier", des clients qui ont des goûts de chiotte, qui radinent, des curieux qui flânent...mais eux mettent un point d'honneur à être injoignables, un peu hautains quand ils ne sont pas franchement méprisants, à avoir des boutiques qui ressemblent au grenier d'un vieil oncle misanthrope mais où la moindre console vaut un mois de salaire, même poussiéreuse et écaillée...

Mais fort heureusement, à côtés de ces spécimens un peu "old school" on trouve des gens adorables, dynamiques, conciliants, qui proposent des mix entre objets déco et vraies belles pièces, des services comme la réfection des meubles et des conseils de décoration. Mon ami en fait partie et pousse l'intelligence jusqu'à proposer une sélection de pièces contemporaines ou d'artistes accessibles et conciliables avec la vie quotidienne.

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Mais revenons à nos moutons et pour l'heure, il s'agissait d'assister à 3 ou 4 ventes en même temps, ce qui est le lot commun de tous les marchands. Nous étions donc debout, près de la porte, écrasés les uns contre les autres, à attendre les lots 163 et 256...nous en étions au 12...après plusieursallers-retours sur 4 niveaux, le Marquis pris une grande décision : me laisser seule à la vente de bijoux, en charge des enchères ! Essayez un instant de vous mettre à ma place : seule, avec un chéquier et toute latittude...yeahh !!!!!!

Bon, en fait, mon Rat prudent d'ami est vite revenu près de moi mais la jubilation n'a pas été moindre de voir les enchères se succéder à notre avantage et ressentir une sorte de griserie à voir les bijoux s'amonceller dans mon sac à main ! Une petite bague Hermès a trouvé sa place à mon auriculaire droit...elle y est juste bien, pile poil ! Tellement bien que, sept heures plus tard, lorsque nous avons retrouvé Rat des Champs dans une brasserie pour un dîner tardif/debriefing/déballage du break...j'ai décidé qu'elle y resterait !

Une fois tous nos achats terminés et après  avoir eu le coeur qui bat devant une magnifique jeune fille étherée de Marie Laurencin qui fait s'envoler les dizaines de milliers d'euros,, nous nous sommes attablés autour de Perrier/rondelles en lorgnant sur la crépière à notre gauche...mais cette fois la bataille de la crêpe a été remportée...pas de faiblesse coupable !

En écoutant distraitement les gémissements d'un caniche nain et de son maître, tous deux en doudoune laquée, nous faisons rapidement le point sur ce qu'il nous reste à faire : livrer des chaises et prendre une console, passer chez le tapissier, le bronzier et le doreur, et éventuellement aller faire un tour à une petite vente privée de la marque sportswear chic au joueur de polo....le hasard (et les habitudes de reproduction et territoriales de la bourgeoisie parisienne...) faisant très bien les choses, tout sauf les artisans, se déroule dans le XVIème...emballé c'est pesé, nous renonçons sans remord aux artisans et filons à la vente.

Deux sacs en plastique blanc et quelques dérapages shopping plus loin, nous nous retrouvons coincés dans un ascenseur haussmanien avec une massive console Empire, grelottant devant un interphone avec une chaise cannée dans chaque main, à patienter derrière une vieille dame à permanente vanille-cassis expliquant la valeur infinie de son bien à une souriante restauratrice et à éviter les assauts d'un labrador sable de 22 moisqui tenait absolument à renifler nos entrejambes...enfin, notre journée expédiée, nous nous casons dans le break aussi bondé qu'à l'aller où je me prète volontiers à un essayage sauvage de bijoux sous l'oeil amusé de mon chauffeur.

A 21H, en cette période de Carême, nous revenons à notre préoccupation principale : où allons-nous dîner ? Rat des Champs est mis sur le coup, et 1 heure et demi plus tard, nous sommes tous les trois attablés devant d'indécents jarrets de porc aux lentilles arrosés de vin de Loire. Le Marquis et moi ne la ramenons pas un seul instant sur nos régimes renvoyés aux calendes grecques...et dans les yeux de mon amoureux je lis une gratitude immense envers cet homme qui, en une seule journée, l'a dispensé de sortie culturelle, virée shopping et discussions interminables ...et ça, il approuve !

Pour préparer vos achats, visitez les salles d'exposition : http://catalogue.drouot.com/visitesdesalles/visite.jsp

Les 28 et 29 mars, les Journées follement marteau ! http://www.follementmarteau.com/

Et, en bonus, un sac Kelly gratuit (si, si !)

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